origines de la franc maçonnerie

15 La Chartre d'Athelstan (926)

La Chartre d'York, de 926, dite Chartre d'Athelstan paraît apocryphe. Elle aurait reproduit la Chartre de Saint-Alban, approuvée par l'empereur Carausius en 290. En 1350, Edouard III révise la Chartre d'Athelstan, mais tous ces documents disparaissent, la Loge Saint-Paul de Londres ayant brûlé des copies authentiques en 1720. Cette chartre aurait servi de base à la Chartre de Strasbourg (1275), puis à celle de Ratisbonne (1459). La Chartre de Cologne (1535), inspirée de celle d'Athelstan, est aussi controversée dans sa forme de 1657 (Loge Het Vredendal).

Après l'édit de Numa Pompilius (entre 714 et 672 av. J.-C.) l'édit de Servius Tullius (entre 578 et 534 av. J.-C.), dont les textes n'ont pas été retrouvés, la Chartre d'Athelstan légalise par son esprit. Rebold dans Histoire générale de la Franc-Maçonnerie en a donné un version, publiée à nouveau par Henri Jullien 1

1 Régularité exotérique et tradition ésotérique en Franc-Maçonnerie (p.99).

« Lois fondamentales de la Confraternité des Maçons basés sur les anciens écrits, concernant les lois et privilèges des anciennes corporations de constructeurs romains, telles qu’elles furent confirmées l’an 290, par l’empereur Carausius en sa résidence à Verulam (saint-Alban), renouvelées, discutées et acceptées par les Loges d’Angleterre, convoquées à ce but en assemblée générale à York, l’an 926, par le prince Edwin, fils du roi Athelstan : La toute puissance de l’éternel Dieu, du père et créateur du ciel et de la terre, la sagesse de Sa Parole divine et la coopération de Son Esprit envoyé parmi nous avec notre commencement (ouverture de la loge) et nous donnent la grâce de nous gouverner dans cette vie de manière à obtenir maintenant Son approbation et, après notre mort, la vie éternelle ».

(Après cette introduction ou prière, suit une longue histoire en deux parties de l’architecture dans la Grande-Bretagne et en dehors de ce pays ; un abrégé historique de l’art de bâtir, depuis les plus anciens temps mythiques jusqu’à Athelstan ; puis les règlements particuliers servant de lois fondamentales aux corporations maçonniques. Cette histoire est terminée de la façon suivante :)

« Enfin la paix revint, et l’évêque de Rome fit convertir à la croyance chrétienne les Anglais et les Saxons parmi lesquels se formaient de plus en plus des compagnons habiles dans la Bretagne. Alors on éleva les églises de Canterbury (600) et de Rochester (602), et on répara les anciennes maisons de Dieu.

Le roi (sic) Charles Martel envoya plus tard beaucoup de Maçons au-delà de la mer, sur la demande des rois Saxons ; et c’est ainsi que l’architecture florissait de nouveau sous la direction des anciens maîtres Maçons de la Bretagne.

 Il est à regretter que plusieurs édifices romains aient été dévasté à l’occasion des incursions des Danois et que beaucoup de documents et de renseignements sur les Loges qui déjà dans ce temps-là se tenaient dans les couvents, aient brûlés dans les mêmes circonstances ».

« Mais le pieux roi Athelstan (925), qui a tant d’estime pour l’art et qui a fait établir tant d’édifices superbes depuis la paix conclue avec les Danois, a voulu suppléer à cet inconvénient. Il a ordonné que l’Institution fondée du temps des Romains par saint Alban fut de nouveau rétablie et confirmée. C’est dans cette intention qu’il a remis à son fils cadet Edwin (membre de l’Association) un édit par lequel les Maçons peuvent se gouverner entre eux et établir tous règlements propres à faire prospérer leur art. Il a aussi fait venir des Maçons gallois et il en a fait également des chefs. Ensuite il a fait examiner les institutions grecques, romaines et gauloises, qu’ils avaient apportées par écrit avec eux, à côté de celles de Saint Alban, et c’est d’après cela que toutes les corporations maçonniques doivent être organisées ».

« Voyez donc dans le pieux Edwin votre protecteur, qui exécutera les ordres du roi, qui vous encouragera et qui vous exhortera à ne plus retomber dans les fautes passées. Ainsi chaque année, les Maîtres et les chefs de toutes les loges devront se rassembler et lui faire un rapport sur toutes les constructions et les améliorations qu’il  y aurait à faire. Il vous a fait convoquer ici, à York, et les chefs doivent vous proclamer les lois qui se sont trouvées dans les anciens écrits, et qu’on a trouvé bon et utile d’observer.

Ce sont les obligations suivantes que vous devez accepter et que, lorsque vous les aurez acceptées, vous devez promettre d’observer en posant la main sur le livre saint de l’Evangile, que le chef vous présentera. Chaque Maître aussi doit les faire lire dans sa Loge et procéder au même acte. Il doit aussi les faire lire à la réception d’un nouveau Frère, comme celui-ci doit s’engager sur l’autorité de l’Evangile à les observer ».

LOIS FONDAMENTALES DES FRÈRES MACONS

Art. 1 -        Votre premier devoir est que vous vénériez Dieu avec sincérité et suivez les lois des Noachides, parce que ce sont des lois divines auxquelles tout le monde doit se soumettre. Pour cette raison, vous devez aussi éviter de suivre les fausses doctrines et ne pas pécher par là envers Dieu.

Art. 2 -        Vous devez êtres fidèles à votre roi sans trahison et obéir à l’autorité sans fausseté, partout où vous pouvez vous trouver. Que la haute trahison reste loin de vous, et, si vous en appreniez quelque chose, que vous en avertissiez le roi.

Art. 3 -        Vous devez être serviable envers les hommes, et vous liez d’amitiés fidèles avec eux autant que vous pourrez, sans vous inquiéter de savoir à quelle religion ou opinion ils pourraient appartenir.

Art. 4 -        Vous devez surtout être fidèle entre vous, vous instruire les uns les autres, vous aider dans l’art, ne pas vous calomnier, mais vous faire comme vous voudriez que les autres vous fissent. Lors donc qu’un Frère aura manqué envers son confrère, envers quelque autre, tous doivent lui aider à réparer sa faute, afin qu’il se corrige.

Art.5 -         Vous devez assister avec assiduité aux discussions et aux travaux de vos Frères en chaque Loge et garder le secret des signes envers tout autre qui n’est pas Frère.

Art. 6 -        Chacun doit se garder deb l’infidélité, puisque la Confrérie ne pourrait exister sans fidélité et sans probité, et puisque une bonne réputation est un grand bien. Vous devez aussi constamment tenir aux intérêts du Maître que vous servez et terminer honnêtement vos travaux.

Art. 7 -        Vous devez toujours payer honorablement ce que vous devez et, en général, ne rien vous attirer qui puisse nuire à la bonne réputation de la Confrérie.

Art. 8 -        De plus, aucun Maître ne doit se charger d’un ouvrage s’il n’est pas habile à le faire, car il ne ferait que honte à l’architecture et à la Confrérie. Les Maîtres ne doivent demander qu’un salaire équitable, cependant suffisant pour qu’il puisse vivre et payer leurs compagnons.

Art. 9 -        De plus, personne ne doit supplanter un autre, mais plutôt lui laisser l’ouvrage qu’il a trouvé, à moins qu’il n’en soit pas capable.

Art. 10 -     De plus, aucun Maître ne doit accepter un apprenti autrement que pour sept ans, et ce n’est qu’après ce temps qu’il doit le faire Maçon, d’après le conseil et le consentement de ses confrères.

Art. 11 -      De plus, aucun Maître ou Compagnon ne doit accepter d’indemnités pour recevoir quelqu’un Maçon, si celui-ci n’est pas né libre, d’une bonne réputation, de bonne capacité et sain des membres.

Art. 12 -      De plus, aucun Compagnon ne doit blâmer l’autre s’il ne sait pas mieux faire que celui qu’il reprend.

Art. 13 -      De plus, chaque Maître, lorsqu’il est repris par l’architecte (chef de la Loge), ou chaque Compagnon, lorsqu’il est repris du Maître, doit écouter celui-ci, corriger son travail et se conformer selon cela.

Art. 14 -      De plus, tous les Maçons doivent obéir aux chefs et exécuter avec bonne volonté ce qui leur est ordonné.

Art. 15 - De plus, tous les Maçons doivent recevoir les Compagnons venant du dehors et qui leur donneront les signes ; ils doivent en avoir soin, comme il leur est enseigné. Ils doivent aussi venir au secours des Frères qui en ont besoin lorsqu’ils en ont connaissance, et comme il leur est enseigné, serait-ce à distance d’une demi lieue.

Art. 16 -      De plus, aucun Maître ou Compagnon ne doit admettre en Loge un autre qui n’a pas été reçu maçon, pour voir l’art de tailler la pierre où lui en faire tailler ; il ne doit pas non plus lui faire d’équerre ni de niveau, ni lui en montrer l’usage.

« Ce sont les devoirs qu’il est bon et utile d’observer. Ce qui sera encore trouvé bon et utile dans l’avenir doit toujours être inscrit et publié par les chefs des Loges, pour que tous les Frères puissent êtres également assermentés là-dessus »